Cracks

Le-bon-film-pas-très-connu-du-mois de Mars est :

Sortie en salle le 30 Décembre 2009

Réalisé par : Jordan Scott

Avec : Eva Green, Juno Temple, Maria Valverde...

Nationalité : Britanique
Genre : Le cercle des poétesses disparues à la piscine.

Durée : 1h44


Dans un pensionnat pour jeunes filles retiré du monde, Di et ses amies s'adonnent à des jeux fantaisistes, insolents et parfois cruels, encouragées par leur professeur de plongée, miss G, qu'elles idolâtrent.Miss G est une très belle femme, charismatique, cultivée, et pleine de surprises. Elle les fait rêver en leur contant ses nombreux voyages exotiques et ses liaisons passionnées.Fiamma, une nouvelle élève arrivée d'Espagne, vient bousculer le quotidien des jeunes filles et provoquer à son insu leur jalousie. Cette belle aristocrate, éprise de liberté, captive entièrement l'attention de Miss G au grand désarroi de Di et sa bande. Pourtant, lorsque Miss G tente de gagner les faveurs de Fiamma, à la fois fascinée et attirée par elle, celle-ci la rejette.Miss G perd alors le contrôle d'elle-même et déclenche une série d'événements tragiques qui fera perdre leur innocence aux jeunes filles.

C'est quoi ce film ?

Ce drame est le premier film de Jordan Scott, fille de Ridley et nièce de Tony. Film produit d'ailleurs par papa et tonton. Je parle d'un drame, mais ce n'est pas le genre qui vous fera chialer au point de vider toute une boite de Kleenex. La boite sera vidée uniquement si vous êtes un mâle en rute et que vous n'êtes pas insensible au charme d'Eva Green, sublime du début à la f... non du début au milieu. Après ça se dégrade un peu. On va dire que son physique reflète très bien sa santé mentale. Et le film lui aussi s'assombri en même temps qu'elle.

Eva Green est Miss G. Professeur, coach, conteuse. Ses élèves sont tout pour elle. Elles lui permettent de s'évader et de partager. En retour, elle est tout pour ses élèves. La reine, souveraine de ce petit groupe de privilégiées sous dirigé par Di. Miss G est la seule qui peut leur faire oublier qu'elles sont enfermées dans un pensionnat austère. Elle sait leur raconter de belles histoires, elle les fait rêver. C'est une enseignante au début confiante, sure d'elle, passionnée puis peu à peu intriguée, intéressée, déstabilisée et éprise d'un désir interdit. En fait je fais de belles phrases pour vous expliquer que plus le film passe, plus elle pète un câble la pauvre dame !

C'est la beauté du film qui nous captive. Pas scénaristiquement parlant, mais esthétiquement. C'est léger, c'est frais (non je ne parle pas d'un nouveau yaourt) on se laisse transporter par le charme des décors, des demoiselles et des musiques. La musique parlons en, sublime, très présente, une bande-son composée uniquement pour le film, qui accompagne particulièrement bien les scènes de plongeons. 

Cette tension sexuelle présente du début à la fin, n'alourdie pas le film.  Des regards, des sourires, cette scène de bain de minuit. Elle est es là, on le sait, on la sent, mais jamais Jordan Scott nous met réellement face à cette sexualité. La jeune attirée par l'adulte, la professeur attirée par l'élève, tout se mêle, s'entrecroise. Pure fascination, ou réel désir charnel ? On est sûr de rien. On devine. Tout est dans la supposition. On se doute, on imagine, et même lorsqu'il n'est pas question de désir : Miss G elle même est une source de questionnement. Qui est elle ? Professeur de quoi ? Pourquoi n'est elle plus la même lorsqu'elle quitte l'école. Pourquoi cette attirance pour Fiamma et surtout de quel ordre est cette attirance ? Vous avez quatre heures : Quand vous avez terminé vous déposerez votre copie sur mon bureau ! 

Si Fiamma incarne le mystère, la sensibilité, la fragilité, le personnage de Di (pétillante et talentueuse Juno Temple. Comme d'habitude) est plus particulièrement intéressant car c'est en fait elle qui est au centre. Entre Miss G et Fiamma. C'est elle qui se range d'un coté puis de l'autre. Elle dirige sa petite bande à la manière d'une cheftaine stricte, autoritaire. Elle est omnibulée par Miss G. Elle fait penché tour à tour la balance. Tantôt peste, tantôt protectrice. Tantôt odieuse, tantôt radieuse. Elle devient de plus en plus vulnérable, peu à peu elle se rend compte qu'elle est en train de perdre (de différentes manières) la personne qu'elle aime le plus au monde. 

 On l'a jugé trop simple, voir cliché. On a écrit que Eva Green en faisait trop. Non. C'est faux. L'attachement de Miss G. à ses élèves, sa passion, sa perte de contrôle, sa folie, rien n'est vraiment surjoué. Des clichés il n'y en a pas vraiment. Des ressemblances oui, peu être un peu. Et alors ? 

Pétillant, merveilleux, intriguant, sensuel, Cracks est selon moi un excellent premier film. 

Roxy