mercredi 12 décembre 2012

Les Bêtes du Sud Sauvage


Réalisé par : Benh Zeitlin 

Avec : Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly...


Nationalité : Américain 


Genre : Pas farouche la gamine ! 


Durée : 1h 32 min





  

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs.
Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.





Critique de Mr H' 

Hé oui, c’est J-3 avant la fin du monde m'sieurs dames ! Foutaise. N’empêche, le cinéma illustre cette pseudo-apocalypse du 21/12 avec Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin. Récompensé dans pas mal de festoch’ (Sundance, Cannes, Deauville),  il manifeste une foi inébranlable en l’Homme et ça fait du bien. Au passage, il renvoie Michael Bay et Roland Emmerich à leurs chères études. Et ça c’est encore mieux.

« Tout l’univers marche quand tout est à sa place ». C’est par ces quelques mots que l’on rentre dans l’univers d’Hushpuppy, gamine de 6 ans, vivant dans le Bayou, zone ultra-fauchée de la Louisiane d’aujourd’hui. Elle y réside avec son père, Wink, alcoolo bien mal en point, qui se charge de lui apprendre la dureté dans la vie. Tout le film est construit de son point de vue. Elle assiste alors, impuissante, à la tempête et la déchéance des éléments naturels, un des moments les plus forts et les plus réussis du film. Sur fond d’apocalypse, Benh Zeitlin réalise un conte initiatique où la destinée d’une communauté de marginaux se heurte aux dérèglements industriels et aux conséquences du réchauffement climatique.
Ce n’est pas pourtant pas l’élément moteur de l’histoire. La caméra du jeune réalisateur américain se posant à la hauteur des yeux de la fillette, le spectateur suit en effet son apprentissage de la vie à travers l’évolution de la relation père-fille. Face au désastre, Wink (Dwight Henry, génial et non-professionnel en plus) ne ménage rien à sa fille, lui refuse toute émotion et la poussant ainsi dans ses derniers retranchements. La mise en scène de Benh Zeitlin donne alors lieu à de scènes savoureuses d’affrontements verbaux entre le père et sa fille.

Film dur, âpre, ou la chair est constamment exposée, Les bêtes du sud sauvage est en quelque sorte une éloge de la nature et même de la primitivité (les aurochs). Mais le film atteint aussi un rare moment de poésie lorsque les 3-4 enfants dont Hushpuppy accostent sur un « bordel maritime » nommé Elysean Fields. L’ambiance et la lumière proposée par le réalisateur nous emmène ailleurs pendant quelques instants, loin de la tempête et du chaos.

Premier film du jeune Benh Zeitlin, Les bêtes du Sud sauvage promet beaucoup pour la suite du réalisateur américain. Si le cinéma c’est permettre de voyager pendant une courte durée alors le film remplit parfaitement son rôle. Voyage dans une nature hostile mais où vivent des personnages hors du commun dont le destin nous touche assurément. 


Moi, faut pas me faire chier !

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