mercredi 11 septembre 2013

Le Crime Farpait



Le Bon-Film-Pas-Très-Connu-du-Mois de Septembre est :


Sorti le 11 mai 2005 en France

Réalisé par Alex de la Iglesia

Avec Guillermo Toledo, Monica Cervera, Luis Varela...

Nationalité Espagnole

Genre : L'amour dosé à l'acide sulfurique

Durée : 1h44



Rafael, le vendeur le plus séduisant d'un grand magasin tue un collègue rival par accident. Lourdes, une des vendeuses du rayon parfumerie est témoin de la scène et en profite pour lui faire un perfide chantage sexuel.








C'est quoi ce film ?

Lorsque l'on évoque le cinéma espagnol, on pense bien évidemment à Pedro Almodovar. Ce serait trop vite oublier que les ibériques regorgent de talentueux réalisateurs avec en premier lieu Alex De La Iglesia. Le natif de Bilbao égrène déja depuis 20 ans sa patte bien marquée par un style entremêlant des genres comme la satire, le fantastique et le thriller, tout ça plongé dans une bonne soupe de violence et de sordide. Vous l'aurez compris, on n'est pas chez Disney. 

De sa filmographie, citons d'emblée Le Jour de la bête, petite perle rare où un  curé antéchrist rencontre un disquaire métalleux sur fond d'apocalypse. Réjouissant. Oublions Crimes à Oxford, tentative ratée de polar mathématique pour mettre en avant Balade Triste, duel de clowns macabres, figures d'ailleurs récurrentes dans l'oeuvre de notre ami Alex. 



Réalisé en 2004, Le Crime Farpait est le septième opus de l'espagnol. Première originalité scénaristique, l'histoire est racontée à la première personne. D'un savoureux monlogue initial, Rafael (Guillermo Toledo), vendeur chez Yeyo's (= Galeries Lafayettes), annonce son caractère et ses ambitions : les femmes, le luxe et une réussite sociale exacerbée. Le premier tiers du film se déroule lors d'un jour bien particulier. C'est en effet le dernier jour des soldes et Rafael est en concurrence avec Don Antonio Franguas (Luis Varela) pour devenir chef d'exploitation de l'étage du magasin. L'intrigue est lancée, et petits coquins que vous êtes, vous n'en saurez pas plus au risque de gâcher le plaisir...

Car oui, plaisir et rire sont au rendez vous dans Le Crime Farpait. Dans le titre d'avord, référence assumée à Hitchcock et son film Le Crime était presque parfait (1954) et clin d'oeil, voulu ou non, à Astérix et Obélix, lorsque ce dernier s'exclame "Farpaitement!" dans Les Lauriers de César. Alex De La Iglesia manie comme personne l'humour noir et le scabreux. Son film est une satire grinçante mais jubilatoire de la société de consommation et du self-made man". Certes, le côté caricatural est poussé à outrance et le réalisateur évite délicatesse et subtilité. Mais cela marche avec ferpection ! On se prend d'affection, voire de pitié, pour le personnage de Rafael pourtant si antipathique (au contraire du personnage de Lourdes). Comme quoi la beauté est reine dans ce monde... La séquence chez la "future" belle-famille de Rafael apparait comme l'une des plus réussies mais également des plus méchantes du film. Pour notre plus grand plaisir encore une fois. 




Dans son film, Alex De La Iglesia allie, non sans une certaine prouesse, le sordide et le cocasse, l'outrage choquant, violent même et l'humour grinçant et potache. Sans rien dévoiler de l'histoire, la fin à grand spectacle, comme souvent chez l'espagnol, est habilement menée, sa dose de suspense en plus. 

Que dire de plus sinon de foncer tête baissée dans l'univers bien trempé de ce réalisateur sous-estimé. L'amateur de loufoque, d'absurde et d'humour noir sera servi s'il découvre Alex De La Iglesia. Farpaitement ! 

Mr H'




2 commentaires:

  1. Je l'ai vu il y a quelque années, et j'avais gardé un très bon souvenir de ce film complètement barré ! En tout cas ça m'a donné envie de le revoir !

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  2. De même, un bon souvenir de ce film ! Surtout l'intro avec l'épreuve de vente.

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