jeudi 1 octobre 2015

Much Loved

Réalisé par : Nabil Ayouch

Avec : Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane...

Nationalité : Franco-marocain

Genre : Préti Woumhane c'est possible

Durée : 1h44 








Interdit aux moins de 12 ans 
Marrakech, aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d'amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes et complices, dignes et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.





Kritique de Mau Vaise 

           D’habitude je commence mes critiques de manière légère ou alors je rentre direct dans le lard si le film était pourrave. Ben là, j’ai ni envie de commencer légèrement, ni envie d’envoyer chier le réal. Je vais donc commencer par mon ressenti en sortant du ciné : un vendredi soir, j’ai préféré rentrer chez moi, plus trop la tête et l’envie d’aller boire un verre.

           Much Loved c’est un peu une claque sur une des réalités de la vie : la prostitution. En tant que bonne grosse féministe relou ou en tant que femme tout simplement, c’est un sujet qui me touche beaucoup. Mais, histoire de dédramatiser le truc, je vais tenter de la faire un peu en mode rigolade…tenter.

Pour faire un petit résumé, ce film a été réalisé par Nabil Ayouch, l’histoire raconte la vie de trois femmes marocaines prostituées: Noha, Soukaina et Randa, rejointes plus tard par Hlima. Noha est un peu la teu-pu en chef, Soukaina est la teu-pu en devenir et Randa la teu-pu lesbos qui ne s‘assume pas. Quand à Hlima qui arrive plus tard dans l’histoire c’est la teu-pu pécore. Elles sont « protégées » par le réservé et silencieux Saïd. Qui les trimballe de soirées en soirées pour qu’elles aillent se faire tringler par des gros dégueulasses. Et accessoirement gagner un peu de fric, bhen oui c’est quand même le but ; elles se font pas prendre par des tarés pour le plaisir. Noha est mère de famille, amoureuse d’un cinquantenaire français qui lui fait de belles promesses. Elle est un peu ce (dés)espoir d’une vie qu’on souhaite meilleure mais qu’on attend, encore et encore. Soukaina fricote avec un « charmant » jeune homme qui l’attend et la voudrait juste pour lui. Randa c’est la petite jeune paumée et abandonnée par son papa qu’elle voudrait rejoindre en Espagne. Hlima est la payz’ enceinte d’un connard et qui continue de vendre son corps pour se faire du blé.

Le film montre donc leur vie nocturne et commence particulièrement fort. Une soirée organisée par de riches saoudiens, une maquerelle qui réunit son troupeau de viandes à paillettes, un bon repas et hop hop hop les cocottes on va se faire humilier et troncher n’importe où et n’importe comment. Il n’y a pas forcément de violence, pas forcément beaucoup de scènes trashos mais les seules que j’ai pu voir ont suffi pour me foutre la rage au ventre. Certaines m’ont d’ailleurs arraché quelques larmes de dégoût, de révolte. Et je me dis qu’un film peut déjà être considéré comme bon s’il fait ressentir de si vives émotions.

Oui, il m’a complètement retourné (le film, hein, on se calme !) et même si le scénario en lui-même n’est pas exceptionnel, le sujet me suffit pour que j’ai envie de suivre leur histoire, à ces quatre nanas qui ont des couilles (quoi ? c’est de mauvais goût ?!). D’ailleurs, mention spéciale à la jolie et talentueuse Loubna Abidar (Noha), sans dénigrer celui des trois autres comédiennes. J’ai trouvé leur jeu naturel, brut et c’est ce qu’il fallait pour rendre ce film puissant.

J’aime pas spécialement avoir mal au cœur devant un film et ressentir une soudaine envie de défoncer des connards mais j’applaudis parce que c’est réussi : Much Loved dénonce brillamment ce qu’il montre violemment.


Et… vive les putes et la coke et les gros dégueulasses pleins de biffes (et non de bifles) !! 




Après l'effort, le réconf.. [Mau Vaise s'empresse de casser la gueule de l'administrateur, un brin déconvenue]



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